Les émissions de gaz à effet de serre (GES), vous en avez certainement déjà entendu parler. Mais saviez-vous que l’élevage est l’un des grands contributeurs de ces émissions ? En effet, l’élevage est responsable de près de 15% des émissions mondiales de GES, soit plus que l’ensemble du secteur des transports ! Alors, comment pouvons-nous réduire l’empreinte carbone de notre alimentation tout en continuant à consommer des produits d’élevage ?
L’alimentation est une part importante de notre empreinte carbone. En France, elle représente à elle seule 26% des émissions de GES du pays. Une partie significative de ces émissions est due à la production de viande et de produits laitiers, notamment les bovins qui émettent du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.
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Pour réduire ces émissions, nous pouvons agir sur nos habitudes de consommation. Par exemple, il est possible de diminuer notre consommation de viande rouge, qui est la plus émettrice de GES. En limitant notre consommation à environ 500g par semaine, nous pourrions réduire les émissions liées à notre alimentation de près de 40%.
Au-delà de nos habitudes de consommation, c’est également le mode de production agricole qui est en question. L’agriculture intensive, en favorisant les monocultures et l’élevage hors-sol, contribue fortement aux émissions de GES.
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Pour agir sur ce levier, il est nécessaire de favoriser des modes de production plus respectueux de l’environnement. L’élevage en plein air, l’agriculture biologique ou encore l’agroforesterie sont autant de pratiques qui permettent de réduire les émissions de GES tout en préservant la biodiversité et la fertilité des sols.
Si modifier nos habitudes de consommation et nos modes de production sont deux leviers essentiels, ils ne suffiront pas à eux seuls pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES. Pour cela, le développement d’innovations est également nécessaire.
Des chercheurs travaillent par exemple sur l’alimentation des bovins, en testant des additifs alimentaires qui permettent de réduire les émissions de méthane. D’autres se penchent sur la génétique, en sélectionnant des races de bovins moins émettrices de GES.
Enfin, pour atteindre une réduction significative des émissions de GES liées à l’élevage, il est indispensable de mettre en place des politiques publiques ambitieuses.
Cela peut passer par des aides à la conversion vers des modes de production plus respectueux de l’environnement, des incitations fiscales pour favoriser l’innovation ou encore des campagnes de sensibilisation pour encourager une consommation plus responsable.
En complément des autres leviers, se tourner vers des alternatives à la viande peut également contribuer à la réduction des émissions de GES.
Cela peut passer par la consommation de protéines végétales, comme les légumineuses ou le tofu, mais aussi par le développement de substituts de viande innovants, comme les viandes cultivées en laboratoire.
Il est clair qu’il n’y a pas de solution miracle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l’élevage. Il s’agit d’un défi à la fois technique, économique et sociétal, qui nécessite l’implication de tous : consommateurs, producteurs, chercheurs et décideurs politiques. Pour autant, chacun d’entre nous peut contribuer, à son échelle, à cette réduction nécessaire pour préserver notre planète.
Le stockage de carbone est un processus naturel par lequel le dioxyde de carbone (CO2) est capté par les plantes lors de la photosynthèse et stocké dans leur biomasse et dans le sol. Il s’agit d’un mécanisme essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique, car il permet de compenser les émissions de gaz à effet de serre.
Les pratiques d’élevage peuvent jouer un rôle important dans le stockage du carbone. En effet, les pâturages et les forêts où sont élevés les animaux peuvent absorber une quantité significative de CO2. Selon une source du CITEPA, les sols agricoles, s’ils sont gérés de manière durable, peuvent stocker jusqu’à 1,5 gigatonne de CO2 par an, soit près de 5% des émissions mondiales de GES.
Cela dit, toutes les pratiques d’élevage ne sont pas équivalentes en matière de stockage de carbone. Les élevages intensifs, par exemple, sont souvent associés à la déforestation et à la dégradation des sols, ce qui réduit leur capacité à stocker du carbone. En revanche, les élevages extensifs, qui favorisent la biodiversité et la santé des sols, peuvent contribuer significativement au stockage de carbone.
Outre le méthane, l’élevage est également une source importante de protoxyde d’azote (N2O), un autre gaz à effet de serre. Celui-ci provient principalement de la gestion des déjections animales et de l’application d’engrais azotés sur les terres agricoles.
Selon le rapport SECTEN de l’ADEME, le secteur de l’élevage serait responsable de près de 80% des émissions nationales de N2O. Ce gaz est particulièrement préoccupant, car il est environ 300 fois plus puissant que le CO2 en termes d’effet de serre.
Pour réduire les émissions de N2O, une des solutions peut être de limiter l’utilisation d’engrais azotés et de favoriser une gestion plus durable des déjections animales. Par exemple, le compostage des fumiers permet de réduire les émissions de N2O tout en produisant un engrais naturel qui peut être utilisé pour enrichir les sols.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à l’élevage est une nécessité pour limiter le réchauffement climatique. Cela passe par une modification de nos habitudes de consommation, une évolution de nos modes de production agricole, le développement d’innovations, la mise en place de politiques publiques ambitieuses, le recours à des alternatives à la viande, une amélioration du stockage de carbone et une diminution des émissions de protoxyde d’azote.
Comme l’éclairait Anaïs Maréchal, spécialiste en développement durable, pour atteindre la neutralité carbone, la clé réside dans une combinaison de ces différentes stratégies. Si le chemin vers la neutralité carbone dans l’élevage peut sembler long et semé d’embûches, chaque pas compte. En tant que consommateurs, agriculteurs, chercheurs et décideurs politiques, nous avons tous un rôle à jouer dans cette transition vers un modèle d’élevage plus durable.